Des mots pour commencer
Une chaude journée d'été comme toutes les autres, sur cet archipel d'un Japon fictif, et plus particulièrement, sur l'île de Kagamitokai, il y a un événement très important qui s'y déroule... Cet événement, pourtant, ne touche même pas un milier de personne, mais touche des personnes venues de tous horizons...
Cet événement, c'est le discours d'entrée dans le lycée de Kagamitokai, un discours prononcé en partie par le Principal et ses Assistants... L'excitation est palpable alors qu'une personne prend place derrière le pupitre, c'est un vieil homme à l'apparence terrifiante, il possède deux oreilles pointues, un crâne chauve si ce n'est pour des cheveux blancs au niveau de son cou et derrière sa tête, des yeux globuleux et injectés de sang qui se posent tour à tour sur chacun des élèves, les fixant intensément un par un, un nez extrêmement long et poinu, qui doit bien faire dans les dix centimètres, et enfin, une bouche s'étendant toujours dans un sourire terrifiant. Sa voix est lente, et chacune de ses syllabes est détachée, comme si il éxagérait ses mots.
« - Bonjour et bienvenue dans le Lycée de Kagamitokai. Je m'appelle Igor, et je suis ravi de faire votre connaissance à vous tous... Avant de passer au discours habituel, je vais déjà vous parler du plus important... Je suppose que la plupart de vous sont nouveaux ici, et aspirent à de grandes choses... Cependant, rappelez vous que le temps vous est très limité, et c'est seulement par le biais d'effort que vous arriverez à quoi que ce soit. Si jamais un jour vous vous retrouvez confronté face à une situation particulièrement dangereuse ou terrifiante, sachez croire en vous. »
Quelques voix d'élèves retentissent, et Igor s'arrête soudainement de parler, comme pour les laisser se faire entendre, et ce qui ressort, c'est surtout la déclaration d'une personne, dans la foule, un homme dont la voix est un peu plus forte que la normale
« - C'est surtout son speech qu'est flippant, ouais ! »
Soudainement, tout le monde se tait, même s'il y a quelques rires dans l'auditoire, mais rien de tout ceci ne semble énerver Igor qui se contente de se déplacer sur le côté, et s'approche alors une femme blonde, visiblement ayant la bonne vingtaine, ayant un air sérieux et habillée en bleu. Elle s'adresse à son tour à tout le monde, mais sa voix est bien plus forte et plus sévère que celle de son supérieur
« - Bonjour à tous. Je suis Margaret, proviseur adjointe. Je suis ici pour vous parler des us et coutumes de notre école, que certains de vous pourrait appeler « vieux jeu », « ennuyeux » ou bien « fanatique »... Et à ceux-ci, je me contenterais de dire : Il n'est pas encore trop tard pour vous retourner et fuir d'ici. Par contre, une fois rentrés à l'intérieur de ce bâtiment, vous formerez un contrat tacite avec mon maître et devant Dieu, vous obligeant à finir vos études ici, et à ne jamais parler de ces installations à qui que ce soit. Des commentaires ou des résignements ? »
Elle s'éclaircit alors la gorge, attend un peu sans rien dire, l'atmosphère dans le public semblant se tendre un peu, les élèves échangeant des regards, pour certains paniqués, pour d'autres pleins d'espoir... La variété des réactions est un plaisir en soi pour l'assistante qui repart dans son explication
« - Très bien, je vois que vous êtes restés... Commençons par le plus général : Une fois vos études commencées ici, vous aurez l'interdiction de quitter l'île, mais vous aurez une totale liberté de mouvement sur l'île. Nous avons tout ce dont vous avez besoin, il y a même une boîte de nuit... Qui ne propose que des boissons sans alcools, bien entendu... »
En tendant bien l'oreille, on peut l'entendre murmurer « Enfin, c'est ce qu'ils disent », mais cette phrasse est cachée par le brouhaha des élèves qui commencent déjà à se réjouir, à discuter de ce qu'il y a à faire sur l'île, mais leur discussion fût vite coupée de nouveau par Margaret, qui semblait avoir retrouvé sa composure normale.
« - Je n'ai pas encore fini. Maintenant que nous avons écarté ceci, nous pouvons nous concentrer sur le Lycée en lui même. Tout d'abord, sachez que votre emploi du temps vous laissera beaucoup de temps libre, et ceci pour plusieurs raisons : la première étant que nous croyons que les liens entre les personnes sont ce qui crééent la volonté et, plus tard l'excellence... Et la seconde est que nous encourageons vivement nos élèves à faire partie de clubs, pour la même raison. »
Elle se tait un moment, afin de laisser les élèves parler entre eux, sachant bien qu'elle n'arriverait pas à retenir leur attention ainsi, et, au bout de quelques secondes, le silence se fait, et ils sont de retour à l'écouter, dans l'espoir d'avoir de bonnes nouvelles.
« - Le planning de la soirée suit lui aussi ce genre de motifs, les sorties en dehors de l'enceinte du Lycéée sont interdites, sauf cas spéciaux, après 20heures, et le couvre-feu est a 22h pour ceux qui ne participent pas à des activités de club nocturnes, auquel cas il est repoussé à minuit. Voila qui conclut l'emploi du temps... Et je me permettrais de résumer le reste de mon discours, qui, je le sais, va certainement perdre certains d'entre vous, maintenant que nous avons abordé les points intéressants, en deux mots : autonomie et confiance. »
Elle laisse un long blanc après ceci, afin que les élèves l'assimilent, puis se dirige vers une autre personne, lui murmure quelque chose que personne n'a pu entendre, lui tend des feuilles – sûrement les feuilles qu'elle lisait pour faire son discours, puis lui laisse sa place. Celle qui se situe maintenant derrière le pupitre est une femme bien plus jeune, qui paraît un peu nerveuse, mais qui à un sourire chaleureux aux lèvres. Elle a des cheveux gris argent – Certainement teints – et coupés en une sorte de carré.
« - Alors, Bonjour, ma sœur a décidé de me laisser vous parler des coutumes... Donc je suis Elizabeth, la nouvelle assistante de ma sœur, officiellement, je suis la secrétaire, mais entre vous et moi, je suis plus une esclave qu'autre chose... »
Il y a quelques rires dans l'auditoire, et Margaaret s'éclaircit alors la gorge, jetant un regard noir à sa sœur, qui préfère rire à son tour, assez nerveusement, avant de s'éclaircir elle-même la gorge, et de continuer dans son discours, toujours aussi joyeuse et amicale dans son ton.
« - Alors, donc... Euh... Je dois vous parler de... Euh... Ah oui, des traditions du Lycée, c'est vrai, excusez-moi, je suis un peu paumée, j'ai même pas été briefée, donc je suis en parfaite improvisation ! »
De nouveau, elle s'arrête pour s'éclaircir la gorge avec ce même sourire, et elle essaie de se calmer en prenant une profonde inspiration, les yeux rivés sur sa fiche. Heureusement, d'ailleurs, sinon, elle croiserait certainement le regard assassin de Margaret, qui n'aime visiblement pas sa manière de faire.
« - Donc, le Lycée est plutôt vieux, mais ça vous le savez déjà... Il a vingt ans, il est presque aussi vieux que moi, ça veut dire, et pourtant, on lui en donnerait plus de cent !... Pas comme moi, ça, par contre. »
Elle se fit couper dans sa blague par le raclement de gorge de sa sœur, qui montre ouvertement sa colère face à l'attitude d'Elizabeth, qui parle d'une manière très personnelle aux élèves, malgré sa condition.
« - Euh... Je devrais revenir au sujet. Donc... Euh... Le Lycée était à la base religieux... catholique, même, et les élèves était donc très strictement contrôlés et avait un planning strict à respecter... Donc... c'est quoi ces règles ? On dirait un règlement intérieur... Je vais quand même pas leur dire tout ça à voix haute ? Comment est-ce qu'ils pourraient retenir... Tiens, ça par exemple : « La taille minimum pour une jupe pour les filles est de vingt-cinq centimètres, sauf lors de l'été, où elles peuvent monter jusqu'à quinze centimètre... » De toute façon, elles portent un uniforme la plupart du temps ! Et puis ça, aussi « En cas d'att... » »
Brusquement, Igor s'éclaircit la gorge, et tout le monde se raidit alors. Ce n'était pas seulement un raclement de gorge normal, c'était quelque chose de menaçant et lourd de sens. Il s'approche alors d'Elizabeth, lui retire les feuilles des mains, et lui murmure quelque chose, et elle s'en va, piteuse. Igor prend ensuite sa place, et reprend son sourire habituel, changeant instantanément le sujet.
« -Excusez-là, elle n'est pas encore habituée à tout ceci... Elle vient de commencer cette année, comme la plupart d'entre vous, et vous allez donc pouvoir apprendre comme elle. Pour ceux qui ont du mal à retenir, permettez-moi de résumer ce que nous avons dit jusqu'à présent, tout le reste sera affiché sur le grand panneau d'affichage de la cour :
-Vous avez interdiction de parler du Lycée à qui que ce soit.
- Vous n'avez le droit que de vous déplacer sur l'île, il est interdit de la quitter pour quelque raison que ce soit – Sauf bien sûr pour un enterremment ou pour quelque chose d'aussi grave.
-Votre emploi du temps commence à 8h00 et se termine à 14h00 tous les jours.
- Votre pause du midi est à prendre à la fin des cours, mais entre chaque séance de 2h, vous avez 10 minutes de pause.
-Vous avez le droit de sortir jusqu'à 20h, le couvre-feu est à 22h sauf activités nocturnes.
- Et pour le reste, vous êtes plus ou moins autonomes... Mais nous vous surveillons, et nous en appelons à votre bon sens. Nous vous faisons confiance. »
